jeudi, juin 29, 2006

Et s'ils nous refaisaient le coup 20 ans après ?

Grand souvenir pour moi, où je venais passer de mon bac, et c'était le jour de la fête de la musique, le 21 juin 1986: ce quart de finale de coupe du monde remporté contre le Brésil aux pénaltys (un peu un hold-up compte tenu des nombreux poteaux trouvés par les Brésiliens pendant le temps règlementaire) suivi d'un boeuf avec quelques camarades de l'époque (on essayait déjà de faire du bruit avec des instruments et de l'électricité).

Seulement voilà, samedi soir, je vais chercher ma fille qui rentre d'Angleterre à 22h et des bananes à la Gare du Nord, soit en pleine deuxième mi-temps; elle a 11 ans, c'est la première fois qu'elle part aussi longtemps de chez papa et de chez maman, et c'est mon week-end avec mes 3 enfants.

M'en fout, elle me le rendra au centuple ! Des finales de coupe du monde, j'en ai tous les jours où je suis avec elle !

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samedi, juin 24, 2006

Les martyres d'internet

Je viens de découvrir l'histoire d'Amir, vous connaissez ?

Amir a vendu il y a quelques temps un PC portable sur eBay; jusque-là, rien d'extraordinaire, sauf que, le vendeur s'est plaint que la config vendue n'était pas tout à fait la même que celle qui lui a été livrée (manque de RAM, pas de graveur) et le portable ne marchait pas convenablement. Du coup, l'acheteur a tout a fait logiquement porté réclamation et essayé de récupérer ses sous; mais Amir le vendeur a complètement disparu de la circulation. Cette histoire aurait pu en rester là, si l'acheteur n'avait pas découvert que le disque dur du portable contenait tout plein d'infos sur le vendeur, qui, visiblement, avait oublié de le formater avant de l'envoyer.

L'acheteur s'est donc régalé à publier toute sorte de choses sur Internet, et notamment pas mal de photos et d'informations intimes sur Amir; au passage, il lui incite à lui rembourser son du, sinon il continue à diffuser les informations sur son site (il a même un scan de son passeport, son CV et des photos en tout genre). Le site en question est . L'acheteur a même fait sa petite page dans Wikipedia (tiens, ça me donne des idées...).

Il parait qu'Amir a depuis une vie infernale, et qu'il a du plus ou moins changer d'identité.

Ce lynchage par le Net interposé me rappelle l'histoire de David Hisham, dans les années 90; c'était les débuts du mail, il n'y avait pas encore autant de sites perso. Un étudiant avait plus ou moins insulté une fille qui se plaignait de certaines discriminations lors de ses recherches de boulot. Le mail était assez violent et précisait plus ou moins que la fille était naïve et qu'elle devrait plus ou moins faire des avances pour progresser dans sa vie professionnelle. La destinatrice, assez choquée par le message, avait fait un forward tout azimut, de telle sorte qu'il fit le tour du monde. Le pauvre bougre s'était retrouvé la risée de la planète, n'ayant plus aucune chance de trouver un boulot. Il avait du changer de nom et se refaire une nouvelle vie quelque part.

Puisque les bleus nous ressortent I will survive, je me permets d'enquiller ce soir un très bon album de soul, le Working Together d'Ike & Tina Turner. C'était encore l'époque où ces 2 là s'entendaient et se respectaient, et cet album est tout simplement génial. On y trouve les reprises devenues célèbres de CCR (Proud Mary) ou des Beatles (Get Back), et un morceau tout à fait fabuleux, et plutot méconnu "Game Of Love". Je me suis déjà risqué à le passer dans des fêtes, et bien, c'est un succès garanti.

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mardi, juin 20, 2006

Pause musicale

Ce soir, je me fais un petit plan revival, j'écoute un pirate des Stones, justement; j'en avais parlé dans le message précédent, et ça m'a donné l'idée de ré-enquiller cet album. Les Stones, je suis tombé dedans quand j'étais petit, vers 13-14 ans. Et c'est devenu rapidement une folie, une espèce de truc qui vous prend les tripes et qui ne vous lâchent plus.

Une fois qu'on a pénétré dans cet univers, pour peu qu'on aime un peu le blues, comme c'était mon cas, et qu'Hendrix m'avait déjà convaincu quelques années auparavant que c'était dans le rock de vieux que j'allais tomber pendant mon adolescence, je pense qu'on en sort jamais, et que j'écouterais les stones toute ma vie.

Bien sur, on avait tous entendu Satisfaction, Angie, ou Start me up, à la radio ou avec les 45t des grands frères. Mais est ce que je me souviens vraiment quand j'ai écouté un album des Stones en entier la première fois ? Aftermath, Sticky Fingers, Black and Blue ? je ne sais pas, je ne m'en souviens plus exactement; ce que je sais, c'est qu'une fois que j'avais plongé, j'ai du enchainer tous les albums un à un; apprendre l'histoire aussi, les différentes périodes, le rythm and blues des débuts, les premières compositions, la déferlante satisfaction, la période psyché, et puis la révolte, les riffs qui tuent, et ce son indescriptible, cette bouillie de musique, épaisse, grasse, avec un chanteur blanc qui beugle comme un noir, un riffeur faignant qui découvre l'apothéose dans l'open tuning, et un guitariste virtuose, aérien, qui signera avec eux les plus grandes faces de l'histoire du rock, avant de s'en aller bêtement dans l'anonymat.

Pour l'album à emmener sur une ile déserte, j'ai toujours hésité entre Sticky et Get Yer ya ya's out. La perfection de l'album studio, les compositions, le son, Sway, ah Sway, et son solo de guitare décalé, indicible, qui sonne presque faux, et le génie du live, le son gras de la scène, les reprises de Chuck Berry, l'énorme présence de Jagger, et les débuts de l'entente parfaite en Richards et Taylor.

Jusqu'à ce jour de l'été 1990, où en vacances d'été à Montréal, je tombe sur une petite boutique de disque d'occasion (L'Echange, si je me souviens bien); un choix incalculable de disques en tout genre, des bootleg à la pelle, et pas seulement des stones. Un truc de fou pour quelqu'un comme moi, avec malheureusement un budget réduit au minimum; 30$ pour un LP, une fortune pour l'époque. Et puis, je tombe sur un album tout blanc, rien sur la rosace, et juste une photocopie d'une pochette dans l'album, sur un papier jauni à l'intérieur; une pale photo des stones, à peine reconnaissable, une petite référence, griffonnée dans un coin, signée TAKRL 1941, et une liste de morceaux mythiques (Gimme Shelter/Tumbling Dice/Brown Sugar/Heartbreaker/Angie/Honky Tonk Women/Midnight Rambler/All Down The Line/Street Fighting Man). Je ne le sais pas encore, mais je suis tombé sur une perle, un truc rare. Je découvrirais plus tard que cet album est référencé comme étant l'un des tous meilleurs pirates des stones, qu'il mériterait même de sortir officiellement, tellement le son est bon, quasiment meilleur que les lives officiels de l'époque (à la grande déception des fans les plus fervents, aucun live ne sortira, les maisons de disques abandonnant toujours les projets au dernier moment).

Tous les spécialistes vous le diront; c'est l'apogée du groupe (1973), et ce soir là, les stones sont en super forme ! Et particulièrement mon ami Mick Taylor, qui enchaine les bends et les vibrato avec une virtuosité incroyable; ah, le solo de Gimme Shelter, qu'est ce que j'ai pu voyager sur ce truc; je l'ai écouté en boucle pendant des heures, disséqué note à note, essayé de comprendre comment il arrivait à faire un truc pareil, escrimé à le rejouer sur ma gibson à moi. Et puis Midnight Rambler qui dure 13 minutes, avec un passage bluesy d'une violence incroyable; j'avais déjà entendu d'autres versions comparables, mais pas avec autant d'énergie et de précision. Je suis même sorti de mon corps sur ce morceau; bon, d'accord, j'avais fumé (un arrivage direct d'Amsterdam d'un truc tout frais), mais j'ai vécu ce moment là comme un truc unique et incroyable.

Voilà, j'avais trouvé mon graal du Rock'n'Roll, je pouvais ensuite passé à autre chose; c'était le début des années 90, la période d'un renouveau emmené par le grunge, et surtout la fin des années 80, la décennie musicale la plus triste et la plus pauvre que j'ai connu; j'ai toujours vécu comme un drame le fait de ne pas aimer la musique de ma génération quand j'était ado; il y avait bien quelques exceptions (Le premier album de Lenny Kravitz, notamment, est un souvenir marquant de découvrir enfin un truc nouveau bien), mais, globalement, j'écoutais plutôt du rock de vieux, la plupart étant déjà trop vieux, ou mort. Même SRV qui n'en avait pas l'age, a eu le mauvais gout de se planter en hélico.

Aujourd'hui, je me régale, j'écoute de plus en plus de trucs actuels; l'électronique est passée par là, offrant des combinaisons quasi infini dans les sons et les arrangements; certes, c'est moins pur, et il y a moins de bends, mais c'est drôlement bon ! Et à l'heure où les Stones sont devenus une multinationale en voie de liquidation pour cause de retraite (ou de chute de cocotiers !), il y a une création vraiment intéressante et qui fait plaisir à découvrir.

De toute façon, si je pars sur une ile déserte, j'emmène mon disque dur !

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lundi, juin 12, 2006

Tube de dentifrice choisi

L'autre jour, chez ma copine, je m'apprête à me brosse les dents, et j'attrape le tube de dentifrice, posé sur le bord du lavabo:



Après avoir mis une bonne couche de pâte sur la brosse à dents, je repose le tube puis commence un brossage efficace et minutieux.
- ChOCHubeEuENCHiFricheuLaCheteaBarches ?
- ... ?
- ChuChuBeEnchi...
- Tu peux cracher avant de me la refaire ?
(2 minutes passent; c'est long, mais ma mère m'a toujours dit qu'il fallait au moins ce temps là pour un brossage efficace, et comme je le répète à mes enfants également, j'essaie de m'y tenir, histoire de paraitre crédible)
- Pffffuuut, Glouglouglouglou, re-pfffuuuut ... Ton tube de dentifrice, tu l'as acheté à Barbès ?
- Ben oui, pourquoi ?

Parce qu'il faut que je vous dise que j'ai reposé le tube sur la face B:



et forcément, ca suscite une réaction; non pas que ca me dérange, bien au contraire, et ça m'a plutot fait marré.

Je me demande s'ils ont les mêmes en chinois du côté de la porte d'Ivry.

Et pendant que je maltraite mon clavier, je découvre un fantastique album de remix de Rachid Taha, Mory Kante et Khaled. Des consonances arabes et africaines, mélangées à un fond de techno, très très groove, et ça passe tout seul. Le collectif qui a remixé s'appelle Going Global, et l'album Voilà voilà. Il date de 1993, et je n'avais jamais entendu cela avant; à cette époque là, je devais passer encore en boucle mes pirates des stones et je m'interressais assez peu à la musique électro.

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lundi, juin 05, 2006

Ca bastonne sévère chez les jongleurs !

Voilà, l'autre jour, je suis tombé sur ça !

Et comme j'ai trouvé ça hallucinant, je diffuse, et je partage ! et je montre ça à tout plein de gens qui hallucinent également. Bon, jusque là, rien d'anormal, j'imagine que l'effet produit est à peu de choses près le même pour tout le monde. Pour avoir moi-même un peu jonglé à mes heures perdues, ce mec assure, aucun doute, et puis le morceau est génial, et il est vraiment en rythme; on sent qu'il a bossé le truc, et son show est original donc respect pour lui.

Alors je cherche un peu, pour savoir de qui il s'agit, ce qu'il a fait d'autre, s'il y a quelques autres morceaux de bravoure du même acabit. Je découvre que Chris Bliss (c'est son nom) est également comédien (il se lasse un peu de faire toujours la même chose), qu'il a fait un show en première partie de Michael Jackson il y a quelques années, mais je retombe essentiellement sur la même vidéo, le même show avec la musique d'Abbey Road (je n'ai pas trouvé en quelle année cela avait été fait).

Jusqu'à ce lien , le site de Jason Garfield, un jongleur, qui explique en quelques lignes que la prestation de Chris Bliss, c'est du jonglage de débutant, c'est vraiment trivial, qu'on a tout faux de penser que c'est un bon jongleur, qu'il manque de grâce, que sa chorégraphie ne vaut pas un clou, et que, c'est parce qu'on aime la chanson qu'on trouve ça extra ! En plus, c'est assez énervant de voir que tout le monde s'extasie devant une prestation à 3 balles !

D'ailleurs, Jason est assez motivé et il a fait sa vidéo à lui sur le même morceau des Beatles, non pas avec 3 balles comme Chris Bliss, mais avec 5 balles ! On admire au passage qu'il assure, effectivement, et qu'il fait des trucs vraiment impressionant.

Personnellement, je trouve que ça assure nettement moins, ça manque de rythme, d'enchainement, de grâce, justement ! Il y a bien une dimension technique, mais elle ne compense pas le manque de chorégraphie, plutôt loupée en l'occurrence. Et puis, il fait ca tout seul dans son gymnase, il n'a pas la pression des spectateurs; de là à penser qu'il s'y est repris à plusieurs fois pour tourner le clip ! D'ailleurs, en le revoyant, il y a quelques raccords douteux dans sa vidéo. En plus, il a repris la bande son du show de Chris Bliss, avec les applaudissements du public, ce qui est un peu ridicule, il aurait pu au moins prendre la musique originale.

Bref, notre ami Jason veut montrer qu'il est un excellent jongleur lui aussi, et qu'il mérite autant de reconnaissance que Chris Bliss; jusqu'ici, ce serait presque acceptable, un peu arrogant, certes, mais pourquoi pas; après tout, on aime ou on n'aime pas la démarche et il faut bien reconnaitre qu'il maitrise la jonglerie (je crois qu'il a été plusieurs fois champion du monde).

Mais notre ami ne lâche pas le morceau si facilement; apparemment, pas mal de personnes ont réagi à sa démarche, et il nous fournit une nouvelle vidéo, dans laquelle il démontre l'imposture de Chris Bliss (si, si, son discours est assez délirant, on sent bien qu'il est un tout petit peu agacé, le monsieur). Il nous explique qu'il est désolé, qu'il voulait juste montrer la différence entre un grand jongleur et un petit jongleur, que les enchainements de Chris avec 3 balles sont vraiment très simples, comparés à ceux qu'il a fait avec 5 balles, avec une magnifique superposition des 2 images au ralenti pendant au moins 1 seconde ! Et à ceux qui pensent que la difficulté du jonglage de Chris est dans la chorégraphie, il explique que ce n'est pas le cas, que c'est un effet, une supercherie, et que c'est vraiment facile de faire croire qu'il y a une chorégraphie avec des enchainements aussi simple. Et puis, lui qui jongle depuis tant d'années, il a tout de suite vu que Chris est un imposteur, on ne la lui fait pas !

Jason nous explique également que c'est surtout parce qu'on aime la chanson des Beatles (on a tous eu des moments d'émotion sur cette chanson), qu'on fait l'amalgame entre les émotions qu'elle nous a procurées et la personne qui jongle dessus !

Plus fort encore, il va nous montrer que c'est hyper facile de chorégraphier des enchainements de jonglage aussi basique sur n'importe quelle musique; et comment fait-il ? et bien tout simplement en repassant les images du show de Chris, mais avec une autre bande son ! Vous suivez ????? Moi, je suis largué; j'ai beau repasser la vidéo, je ne comprends pas la démonstration; je vois bien où il veut en venir, que son propos vise à montrer que Chris est un jongleur à 3 balles, qui fait toujours les mêmes enchainements depuis 20 ans, que c'est assez facile à faire, mais le coup de la musique, je ne comprends pas. Pour démonter les images, on change la musique; et alors ? En plus il insiste, le bougre, il nous en remet des couches; pendant plus de 6 minutes (le clip original de Chris ne dure un peu plus que 4 minutes), il nous repasse les images avec une bonne douzaine d'extraits musicaux différents. On note au passage ses gouts de chiottes en matière de musique; même si je n'ai pas tout reconnu, il y avait plutôt des vieux trucs ringards des années 80 (il a même réussi à ressortir Murray Head - one night in Bangkok - il fallait le faire !). Au milieu du clip, il nous explique qu'il pourrait continuer longtemps comme ça; ben nous, plutôt pas, on préfère que sa démonstration s'arrête, parce que c'est assez insupportable en fait. En plus, ça ne colle pas du tout avec les images, et le rythme des enchainements de jonglage; bref, Jason, tu as tout faux ! Là où Chris avait fait preuve de classe sur un morceau génial, tu t'acharnes à nous montrer ton ignorance et ton manque de feeling, avec des arguments à 2 balles et de la musique ringarde.

Bref, Jason, tu sais jongler, certes, mais ce n'est pas toi qui m'a fait rêver, et c'est bien la vidéo de Chriss que je continuerais de montrer à mes potes; et même si tu m'as fait marrer un instant, ta polémique à 5 balles est assez navrante, en fait. D'ailleurs, en farfouillant un peu sur le Net, j'ai trouvé quelques traces de ton arrogance déplacée, "I hope Chris Bliss is a better comedian than he is a juggler. Because his routine sucked. It was artistically weak, pandering, and designed for an audience of late 80's pop fans who thought Michael Jackson was the Second Coming of Christ. Too bad there is no God, and Michael Jackson is just a pedophile with bad plastic surgery." C'est juste un peu dommage pour toi que Chris Bliss ait eu des idées avant toi.

Et après avoir regardé tout cela en long, en large et en travers, il fallait bien que ca arrive; je me suis ré-enquillé Abbey Road, en entier ! (je crois que ca ne peut pas s'écouter autrement !) Toujours une claque, ce truc, 37 ans que ca dure, et pas une ride ! Tout y est, des compos de génie, des arrangements grandioses, des voix, des choeurs, du tempo, de la rage, un son unique; c'est de la pop, du rock, des ballades, du blues. Et dire qu'ils ont fini par ce chef-d'oeuvre, quelques semaines avant leur séparation. En fait, on n'a pas besoin d'images pour se laisser emporter.

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