samedi, mai 19, 2007

Jurassic Rock ça rapporte !

Comme d'habitude, avec l'été, c'est le moment des grands Revival et nos Rock Star favorites nous font leur shows. On n'a que l'embarras du choix pour aller apprécier quelques vieilles gloires, sur le déclin ou non, mais qui ont toutes une fâcheuse tendance à vouloir assurer un peu plus leur retraite. Car, il est un fait qui les unit tous, c'est le prix à payer pour les voir s'agiter. En gros, plus ils sont vieux, plus c'est cher. Alors, on ressort les dinosaures et on fait chauffer la CB.

Voyons cela d'un peu plus près:

A tout seigneur tout honneur, Les Stones: moyenne d'âge 63 ans, prix des places de 80 € à 146 €, au Stade de France évidemment, et c'est encore eux qui vont battre tous les records de CA lors d'une tournée (377 millions de $ en 2006 !).

Iggy Pop: Il parait qu'il a encore la même énergie à 60 ans et qu'on s'y croirait. Et que ce serait même pas un scandale de payer 55 € pour ça. Et c'est au Palais des Sports que ça se passe.

Aerosmith: 57 ans environ, de 48 € à 64 € à Bercy. Rien de bien nouveau sous le soleil.

Lou Reed: un événement, sans doute: à 65 ans, il va jouer Berlin, en intégralité, avec Bob Ezrin à la direction musicale, les cordes, les cuivres, la chorale d'enfants et tout le tintouin. Pourquoi pas ? Alors sortez vos mouchoirs et vos carnets de chèques, car ça douille, de 67 € à 111 €.

Julio Iglesias (!): 64 ans, prix allant de 68 € à 122.50 €; oui bon, je sais, c'est un peu déplacé, mais je note l'extrême audace du crooner espagnol, il joue à l'Olympia 2 soirs de suite, ce qui fera mathématiquement moins de revenus qu'un stade de France ou un parc des princes bien remplis (en aurait-il d'ailleurs les moyens ?).

Genesis: 57 ans de moyenne d'âge (en tout cas de ceux qui restent), de 50 € à 100 €. Je crois me souvenir avoir vu Genesis en 1982 (ou 1983 ?), au pavillon Baltard, pour la tournée Abacab. Il me semble que la place m'avait coûté à l'époque la modique somme de 65 francs (soit 10 € pour ceux qui ont du mal, à réactualiser évidemment).

The Police: il m'avait semblé comprendre que Sting était vraiment intransigeant sur la reformation du groupe. Il faut croire qu'à 55 ans, (gasp, je viens de découvrir qu'Andy Summers avait 65 ans !) il doit avoir besoin d'un peu de sous. Alors on crache au bassinet, de 56 € à 111 € pour les voir au Stade de france, qu'ils devraient remplir sans problème.

John Fogerty: j'ai un immense respect pour ce bonhomme, CCR est une référence incontournable en matière de Rock US. Bon là, pour fêter avec lui ses 62 ans, il faudra aligner au minimum 67 €, ou 111 € pour le premier rang. Notons qu'à l'instar de Julio, il joue aussi à l'Olympia.

Smokey Robinson: bon là, on s'égare un peu, vers les derniers survivants d'une génération de blues man et chanteurs R'n'B qu'il vaut mieux se dépêcher de voir parce que ça ne durera pas. Donc 67 ans, de 56 € à 100 €. Et si je vous dis ça, c'est bien aussi parce que ça m'est arrivé de casser ma tirelire pour voir en son temps John Lee Hooker ou Champion Jack Dupree (et que je n'ai pas regretté !).

Sly & The Family Stone: tiens, le vieux Sly est sorti de prison ? 64 ans, de 55 à 132 €, là encore à l'Olympia. Je n'ai aucune idée de ce que peut donner encore ce vieux briscard sur une scène, mais je ne prendrais pas le risque de participer à ce qui pourrait être un hold-up: non merci, j'ai déjà donné une fois avec Chuck Berry (la seule fois de ma vie où je suis parti avant la fin d'un concert !) A la place, je recommande la vision surréaliste et déchaînée de sa prestation à Woodstock (de très loin le meilleur du film, selon moi).

Al green: 61 ans, de 56 € à 111 € au Grand Rex. Tiens, les mêmes prix que pour Police. Ont-ils le même producteur ?

The Who: alors là, on se marre un peu, de 45 € à 78 € pour voir s'agiter les 2 survivants, dont un sourd, qui tenteront de faire illusion à 62 ans et des bananes. Ne vous méprenez pas, j'enquille régulièrement leurs vieux albums, mais je ne leur ai jamais pardonné d'avoir voulu continuer après la mort de Keith Moon, alors qu'ils avaient déjà fait l'essentiel depuis longtemps. Leurs vénérables cousins du Zep, ont eu la bonne idée de s'arrêter quand Bonzo a trépassé.

Allez, on termine par le plus risible, The Doors, ou plutôt ce qu'il en reste, de 55 € à 77 €: pour ceux qui hésiteraient, je vous recommande le téléchargement de Feast Of Friends (film rare, s'il en est). Non seulement vous ferez des économies, mais vous aurez un (petit) aperçu de ce qu'a dû être ce groupe du temps de son vivant, et vous éviterez d'entretenir les illusions d'un pianiste de 68 ans au look d'évêque en retraite, qui essaie de continuer à faire comme si.

Bon, puisque ça fait beaucoup de chiffres, je n'ai pas résisté pour faire un petit graphe excel:





Où l'on confirme qu'Aerosmith, les Who et les Doors ne sont plus vraiment dans le coup et qu'Iggy Pop est de très loin, le plus raisonnable. Pour les autres, ça se tient à peu près, et je ne peux pas en vouloir aux Stones, tellement ils m'ont donné. Bon, on se console en se disant qu'à leur place on ferait sûrement pareil, et qu'il y a heureusement des petits jeunes qui proposent des concerts plus accessible.

Et puisqu'il est question de dinosaures, j'en profite pour enquiller un très grand, qui vieillit très bien à 59 ans. Le dernier album de Robert Plant, déjà sorti il y a un an, est vraiment de très bonne facture. Il s'est entouré de bons musicos (entre autres le batteur de feu Portishead, et un ancien clavier de Massive Attack), et chante toujours aussi bien. J'y retrouve tout à fait l'esprit du Led Zep, modernisé comme il se doit. Ca sent bon le Physical Grafiti, pourtant pas un de mes préférés.

On sent aussi très bien les influences africaines qu'il avait su nous gratifier depuis Tombouctou, un peu comme il avait déjà fait avec la musique celtique au temps de la splendeur du Zep (le IV pour ne pas le nommer). Et Robert assure carrément ! Énorme voix, énorme présence, c'est du lourd, du très lourd ! Toujours aussi présent, aussi posé. Et puis c'est très rock, très blues, très comme j'aime. Ils ont réussi à faire un subtile mélange de plans classiques - guitare, piano, harmonica - avec une sonorité toute moderne et léchée. Un peu comme si John Lee Hooker tapait le boeuf avec Moby !

Là aussi, j'avais clairement toussé devant le prix des places de son unique concert parisien (de mémoire, pas loin de 50 €) et complètement merdé pour retirer des invitations au concert gratuit donné à la Maison de la Radio. Je tacherais de faire mieux la prochaine fois. Ce dinosaure là est en tout cas un bel exemple de longévité dans la profession, tout le monde ne peut pas en dire autant.

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dimanche, mai 13, 2007

Aujourd'hui, rions un peu avec les essais nucléaires

A l'heure du pot de départ de notre cher Président, il me parait de bon ton de rire à gorge déployée sur un épisode qui fera date dans la carrière de cet homme.

Souvenons-nous un peu...

Nous sommes en 1995 et alors que le monde s'est déjà bien détendu et s'apprête à signer un traité d'interdiction totale des essais nucléaires, la France décide malgré tout de lancer une dernière campagne. Au fin fond de cet océan, qu'on dit Pacifique, le lieu idéal pour faire péter l'atome est donc un Atoll. Les habitants de Mururoa en seront comblés et la France entière sera la risée du monde. Une bonne manière également pour commémorer le cinquantième anniversaire de la première utilisation de l'arme atomique. Chirac gagnera d'ailleurs le prix IgNobel à cette occasion.

Mais venons en au fait, puisqu'il s'agit ici de bien rire un bon coup. A l'époque, Karl Zéro était au top de sa forme, et on découvrait José Garcia, qui s'en donnait à coeur joie !




Et bien moi j'en profite pour donner un petit conseil au prochain Président: il devrait écouter plus souvent Peter Tosh ! Allez, pas au hasard, c'est de circonstance, son dernier album, "No Nuclear War", sorti en 1987, juste avant sa mort tragique. Ou alors Half Pint, autre artiste jamaïcain, moins connu, mais qui mérite qu'on s'y intéresse aussi. L'album "One in a million", sorti en 1984, est un petit trésor de légèreté et de bonne humeur. Petit détail pour les amateurs éclairés: avec le titre "Too Rude", les Stones ont repris une chanson d'Half Pint sur l'album Dirty Works (oui bon, je sais, cet album n'est pas loin d'être considéré comme le plus mauvais album des Stones, et en tout cas, la pochette est certainement la plus laide).

Alors, Monsieur le futur President, pensez qu'un peu de reggae, dès le matin, ça fait toujours beaucoup de bien et ça augure d'une bonne journée.
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