dimanche, août 20, 2006

La femme est l'avenir de l'homme et surtout des barbus

Vous connaissez Irshad Manji ? Elle a écrit un livre "Musulmane mais libre" dans le quel elle se révolte contre l'obscurantisme dans lequel se trouve la religion musulmane. Pratiquante convaincue, elle souhaite donner à l'Islam une nouvelle chance, invite le monde à regarder sa religion autrement, à relire le coran, et finalement essaie de pousser les musulmans à réfléchir sur la tolérance de leur religion, le sens critique. Elle pose des questions simple "Comment se fait il que les femmes ne puissent pas conduire les prières ?" "Où est le message de paix du Coran dans le Jihad ?" et finalement souhaite vivement que la femme retrouve un peu de dignité et de liberté dans la société musulmane. Ce qui est important de souligner, c'est qu'elle est profondément croyante, et qu'elle souhaite juste une réforme de l'intérieur, de sa religion qu'elle aime et qu'elle a envie de pratiquer.

Evidemment, elle s'est attiré les foudres des ayatollahs, qui ne se sont pas privés pour lancer une fatwa en bonne et due forme contre celle qui a reçu le surnom "du plus grand cauchemar de Ben Laden". Pourtant quelques imams modérés - et donc timide - ont finalement reconnu qu'il y avait une bonne part de vérité dans ses propos.

Si je vous parle d'elle aujourd'hui (son livre date de fin 2004), c'est parce que l'autre jour, je suis tombé sur ce site: http://memritv.org/. MEMRI (littéralement Middle East Media Research Institute) est une organisation qui propose des traductions anglaises des principaux médias du moyen orient. Ils souhaitent ainsi montrer aux occidentaux le contenu des médias souvent inaccessible à cause du barrage de la langue (arabe, perse ou turque). C'est un peu le Courrier International du moyen orient en version web, qui propose tout plein de vidéos issues des chaînes de télé arabes (Dubaï, Egypte, Liban, Arabie Saoudite, Qatar, Syrie).

Les sujets proposés concernent évidemment l'actualité brulante de la région: il y est questions du conflit avec Israël, des martyres, des attentats suicide, du programme nucléaire iranien, d'Al-Qaeda, du négationnisme, du 11 septembre, de la place de la femme dans la religion musulmane; et les images montrées et les discours énoncés sont assez hallucinants en fait. Je n'ai pas tout vu - faut que je bosse aussi un petit peu - mais j'en ai relevé quelques-unes, qui méritent qu'on s'y attarde un petit peu, pour peu qu'on ait un peu de temps et l'envie de voir des trucs différents.

Ici, on assiste à une conférence - ca doit être l'équivalent de l'université d'été du PS ou quelque chose d'approchant - avec tribune, micro et eau minérale; un barbu assène un discours radical. Tout en traitant le grand Satan américain de terroriste, il explique qu'ils sont tous des terroristes, par ce qu'ils ne font que défendre leur droit, au nom d'Allah ! Evidemment, de temps en temps, une femme ou un enfant est tué, mais bon, c'est la guerre, ca fait partie du désordre nécessaire à la cause d'Allah !

, une petite vidéo d'un kamikaze quelques minutes avant qu'il ne fasse exploser sa voiture piégée en Afghanistan; il est hyper serein, Abu Muhammad, parce que c'est Allah qui lui ordonne de faire ce qu'il fait, donc pas de problèmes, tuer des américains fait partie de sa mission divine.

encore, une éminence grise et barbue - tiens, je viens de me rendre compte que c'est encore le même - explique que c'est parce que la guerre est sainte, qu'elle est légitime et qu'ils vont la gagner: Allah est grand, Mohammad Trucmuche aussi, et on va tous leur péter la gueule au nom d'Allah.

Euh ... dites les gars ? vous croyez pas que vous poussez le bouchon un peu loin, là ? tout ce que vous inspire votre foi - puisqu'il s'agit essentiellement de cela - ne consiste qu'à butter celui qui ne l'a pas ?

C'est que le décalage est profond, et c'est d'ailleurs une mission du site, fort bien réussie d'ailleurs. L'écart qui existe avec la culture occidentale, ou plutôt non-islamique, parait tel qu'on se demande si le dialogue est encore possible. Et là on se dit, qu'effectivement, on aura du mal à se parler, à s'écouter et à se comprendre. Du coup, la raison ne peut venir que de l'intérieur, avec des femmes comme Irshad Manji, et comme celle-ci qui défend son idée de la tolérance avec une force incroyable, face à son interlocuteur qui l'a de toute façon traité d'hérétique et qui, du coup, refuse tout dialogue.



C'est qu'il en faut, du courage à ces femmes, pour se battre contre l'oppression, l'obscurantisme et la désinformation. Dans cette vidéo, un barbu nous annonce qu'il a des statistiques comme quoi 54% des femmes qui accouchent au Danemark, ne savent pas quel est le père de l'enfant ? C'est marrant, d'avoir ce genre de stats concernant le Danemark !
Ici, c'est un autre qui défend fermement l'excision pratiquée par les docteurs musulmans, et qui doit être perpétuée au nom de la religion. Bon, le bougre est un peu secoué par ses interlocutrices. N'empêche qu'il fait peur, le camarade, il a l'air motivé et on a vraiment envie ... de lui coller un paing ou plutôt de lui couper les couilles !

Et encore, ici, un autre nous explique pourquoi les femmes ne doivent pas avoir le droit de conduire, édifiant ! On apprend au passage que les femmes occidentales sont les plus oppressées du monde, elles sacrifient leur honneur pour obtenir des libertés, et elles sont moins bien payées que les hommes ! Ben voyons, l'ami !

Et ben moi, je dis, que tous ces gens, ils devraient se poser quelques minutes et écouter du reggae ! Par exemple, le Best Of des Abyssinians - c'est pas tous les jours que je ferais l'apologie d'un best, mais là ... - c'est tout simplement énorme ! et ca donne tout plein d'énergie, et plein d'autres idées et d'envies que de faire la guerre !

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lundi, août 14, 2006

Un peu de discrimination, parfois, ca ne fait pas de mal

L'autre jour, je m'arrête à la pompe pour y faire le plein, et tandis que je décrochais le pistolet de sans plomb 95, je vois le petit mot suivant fixé sur la pompe:



Ca aurait pu être une menace en l'air, mais un type en scooter est arrivé de l'autre côté, et a essayé vainement de remplir son réservoir. Après un échange visuel avec le pompiste, qui, de sa cage de verre lui a fait signe de venir payer, il a du lui avancer 10 € pour faire son plein.

Petit plaisir de la vie...

Certes, le malheureux n'avait pas l'air malhonnête, et il a du payer pour les autres.

‹mauvaise fois caractérisée›
N'empêche que c'est vrai que les scooters, ils font gaffe à rien, et ils font super chier tous les autres, et surtout les motards qui ont un peu de respect pour les autres, bordel !
‹/mauvaise foi caractérisée›

Voilà, ca fait du bien !

Et d'écouter l'album de John Lee Hooker Jr, qui, comme son nom l'indique est le fils de son père, aussi ! Le fiston n'a pas encore la maitrise de papa, mais c'est authentique et efficace. Et ça fait du bien de voir que la relève est assurée. A l'instar de Bernard Allison, fils de Luther, qui nous sert régulièrement des albums de très bonne facture, entendre des jeunes reprendre le flambeau et continuer à perpétuer la tradition du blues est une très bonne nouvelle.

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samedi, août 12, 2006

Quand Massimo refait le match

Mardi soir, au Parc des Princes, avait lieu Numéro 10 un spectacle proposé par Massimo Furlan, un italien fou de foot. Seul sur le terrain, il rejoue en temps réel la demi-finale France Allemagne de la coupe du Monde 1982, oui, vous avez bien lu, le fameux match perdu par les Français, avec l'agression du gardien Schumacher sur Battiston, ou la plus grande injustice du football moderne. Et donc, notre ami italien est seul en scène, sans ballon, et refait geste pour geste, tout ce que fait Platini pendant le match; il court, saute, tacle, drible avec un ballon imaginaire, tire les coups francs, parle à ses coéquipiers, invective l'arbitre, lève les bras au ciel (c’est fou ce qu’il peut lever les bras, Platini, tout le temps les bras en l’air !) tout cela pendant plus de 2 heures, vu qu'il y a eu prolongations et tirs au but.

Il a revêtu le maillot bleu de l'époque, un poil ringard d'ailleurs, et il court dans le vide avec des partenaires invisibles. En fait, il n'est pas complètement seul, car Michel Hidalgo (le vrai !) est assis sur le banc de touche, et fait mine d'encourager ses joueurs, et de participer au match (au passage, respect pour lui, car j'imagine que ce match a du être le pire moment de sa carrière). En tout cas, Massimo a parfaitement saisi les mimiques de l'ancien capitaine des bleus : il a la même démarche, la même façon de courir, de secouer la tête, la même attitude quand il accompagne Battiston sur sa civière, ou quand il tire son penalty. Il a bossé la partition, geste pour geste, se positionnant exactement au bon endroit. Par moment, on a droit aux images du vrai match sur l'écran géant (subtile mélange des images du match et des ralentis de Massimo), et bien, c'est assez saisissant de voir l'italien dans la même posture que Platini. Il parait qu’il a bossé le match pendant 3 mois, qu’il l’a appris par cœur, se souvenant de chaque action, chaque geste du capitaine.

Afin de donner un peu de vie au spectacle, on nous a distribué des petites radios avec lesquelles on écoute les commentaires du match, dispensé par Didier Roustan, feu commentateur de foot à la télé qui a fait l'unanimité quant à son impertinence et son humour décalé. Et l'ami Roustan est en super forme ! Accompagné de Basile Boli, il va s'en donner à cœur joie ! Il faut dire que l'occasion est trop belle, que ce soit pour se moquer gentiment de la bedaine de Massimo Platini, de l'immobilité de Michel Hidalgo ou pour nous asséner quelques vannes anachroniques sur l'évolution du foot - argent, dopage, arbitrage, télévision, tout y passe. Le décalage est total, et Roustan s'y engouffre avec délectation pour notre plus grand bonheur.

Le public tente quelques Ola, chante "On est en finale" alors que la France mène 3-1, et on se met à y croire ! On se dit qu'il va bien se passer quelque chose, que la France va se qualifier, qu'il ne peut pas nous faire revivre le même cauchemar ! Didier Roustan fait tout pour que la France se qualifie, encourage tant qu'il peut Michel Platini, pousse Hidalgo à jouer la carte de la prudence, mais non ! Jusqu'au bout, Massimo jouera son rôle avec exactitude. Il marque son pénalty, et n’empêche pas Bossis de rater le sien...

On était bien quelques centaines (1000 ?) à vibrer dans la tribune du parc ouverte pour l'occasion. Et on n’a pas vu le temps passer. Alors, merci à toi, Massimo, pour avoir tenté ce pari insensé, nous avoir remémoré des émotions lointaines, comme seul ce match là nous en avait procuré.

Et qu'est ce que vous croyez que je fais pendant que j'écris ces lignes ? Et bien, je regarde le vrai match France-Allemagne. J'avoue, j'ai craqué, j'ai voulu revoir ce match, avoir mal pour Battiston, crier à nouveau mon désespoir devant tant d'injustice, je dois être un peu maso ! Et pourtant, c'est un vrai spectacle, il n'y a pas un temps mort, et il y a des actions pratiquement toutes les minutes, un vrai régal ! Ca change un peu avec les matchs d'aujourd'hui; à cette époque là, on ne s’embarrassait pas pour faire du cinéma dès que le jeu s’arrêtait, on jouait les coups francs rapidement, on ne mettait pas la balle en touche dès qu'un joueur avait un genou à terre ! et ca n’arrêtait pas d’aller d’un but à l’autre. Je regrette juste de ne pas avoir enregistré les commentaires de Didier Roustan, parce que c’était autrement plus drôle.

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lundi, août 07, 2006

De retour de vacances...

Voilà, c'était tout très bien, avec dans le désordre; mes enfants, des potes, la famille, ma belle, le soleil, la plage, la piscine à 29°, de la bonne chaire et du bon vin ! A peine 2500 km de bagnole pour profiter de tout ça !

Et maintenant au boulot ! Pas facile, tout seul chez soi, la tentation est grande de faire bien d'autres choses; mais il y a un business plan à écrire, en attendant le partner qui est parti en vacances à son tour.

J'ai à peine esquivé un petit surf, pour voir ce que j'avais pu louper pendant 4 semaines d'abstinences internet. Juste un petit tour sur quelques sites favoris, pour constater qu'ils sont partis en vacances, eux aussi. Ca m'a permis d'écouter le live de Kat Onoma, Happy Birthday Public (bon d'accord, c'est un double, et j'ai surfé plus longtemps). Ce disque est plein de soleil pour un groupe à la réputation aussi sombre. C'est fragile, sensible, bien ficelé (le son est d'une clarté incroyable), envoutant, parfois brûlant (ah le Radioactivity revisité de Kraftwerk !), et ça ne fait pas trop mal à la tête.

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