mardi, janvier 16, 2007

Ce week-end, j'ai mis les pieds en haut de la grande Arche de la Défense. En soit, cela n'a rien d'un exploit, même si je suis sujet au vertige: la vue est impressionnante, bien que limitée au champ ouest, et là n'est pas le propos.

Si j'en parle ici, c'est par ce qu'il y a une expo d'un artiste Dimitri, qui fait des peintures rémanentes. Je n'ai rien trouvé sur le net, à part les 2 jpeg que je vous ai mis là.

Alors une peinture rémanente (ou peinture en rémanence), c'est quoi au juste ? C'est un art qui s’appuie sur la persistance rétinienne, pour permettre au cerveau de virtualiser en positif des peintures regardées en négatif très contrasté. En clair, vous voyez un visage comme celui-ci:





Jusque là, rien d'exceptionnel, on se dit, bon, pourquoi pas, il a voulu faire dans le bigarré, ouais.

Mais c'est qu'il y a quelques explications pour regarder. Donc, vous fixez le petit point blanc au milieu du portrait (pas toujours facile à trouver, je reconnais), pendant 30 secondes. Attention, 30 secondes, c'est long ! Ensuite, fermez les yeux ... et attendez ... encore un petit peu. Au bout de quelques secondes, un visage se forme dans votre esprit. Mais pas un visage de toutes les couleurs, comme celui que vous avez regardé. Non, le vrai visage de la personne que vous aviez du mal à reconnaitre. Et l'effet est tout simplement saisissant !

Ca marche aussi les yeux ouverts, à condition de disposer d'un fond blanc ou noir, en tout cas uni, sur lequel se formera l'image. Plus le fond est loin, plus l'image sera grande.

Alors il a fait Johnny, Depardieu, Simone Signoret, Tom Cruise, Stevie Wonder, Ray Charles, Gilbert Montagné (en fait, une collection d'aveugles célèbres), Gainsbourg, Marylin, Zidane, et bien d'autres. On bloque pas mal à essayer d'identifier les personnes (en l'occurrence, je ne sais pas qui est celle que je vous ai mis là !)

Allez, un autre petit pour la route (peut être mieux à télécharger et zoomer):




Visiblement, il sait faire ça avec n'importe quelle image; il propose même de vous tailler le portrait pour 60 €, rien que ça.

En regardant les images exposées et vendues, il y avait aussi Jagger et Richards, et ça m'a rappelé que ça faisait longtemps que je n'avais pas enquillé les Stones.

Alors, je répare, et c'est Let It Bleed, qui m'accompagne ce soir.

Enorme album, s'il en est, en fait, une avalanche de tubes. Un album de transition également. Le premier sans Brian Jones, il est mort pendant l'enregistrement, et Mick Taylor se fait les dents, et annonce déjà, à 20 ans, l'immensité de son talent.

Du grand Jagger, en super forme, Keith n'est pas encore trop défoncé non plus, et c'est le début des riffs ravageurs, ça sent bon la Telecaster et l'open tuning (ah, il parait qu'il faut que j'explique ce qu'est l'Open tuning. Tiens, je ne suis pas rancunier, tout est ).

Et puis cet album est tellement blues ! Il y a là l'énorme reprise de Love in Vain de Monsieur Robert Johnson, qui deviendra un must lors de leurs tournées futures (sublime version à écouter sur Get yer ya ya's out). Evidemment, l'incontournable Midnight Rambler, qui trouvera son apogée lors de la tournée 73, avec un Jagger déchainé à l'harmonica.

Et puis aussi quelques bonnes surprises: le chant de Keith sur You got the silver par ce que les bandes de Mick ont été paumées quelque part. Il re-fera d'ailleurs Live with Me depuis l'Australie, où il est parti tourner Ned Kelly, un western quelconque (Jagger, pour qui j'ai tant de respect pour ce qu'il a fait dans le domaine musical, n'a jamais fait d'étincelles sur le grand écran, hormis dans son propre rôle de chanteur des Stones, soit 3 ou 4 films de tournée. Pour le reste, où il a essayé de faire l'acteur, il a plutôt atterri dans des films insignifiants).

Enfin Monkey Man, énorme riff sur les quels j'ai du ma casser quelques ongles. Et puis You can't always get, avec les choeurs, le clavier de Stevie Winwood, toujours dans les bons plans, celui-là.

Bref, que du bon, que du bon !

++

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