samedi, janvier 06, 2007

Fermeture des listes

Fin d'année pré-électorale oblige, j'ai vu l'autre jour cette affiche de la campagne de ralliement aux listes électorales gratifiée ainsi:



Pour les sourds et les mal-voyants, je transcris l'énoncé du texte: "Si ça devait changer les choses, ça aurait été supprimé"

J'ai trouvé le graffiti plutot bien vu, et je ne suis pas loin de penser la même chose.

Quand allons nous comprendre que l'idée qu'un seul homme ou une seule femme ait réponse à tous nos problèmes est une idée absurde ?

J'ai longtemps voté blanc avant de me rendre compte que ce n'était pas un suffrage exprimé, et que cela revenait exactement au même que de ne pas voter. Quand j'ai dit à certains que je ne votais pas, ils m'ont reproché de ne pas profiter d'un système où je pouvais exprimer ma voix, et que je serais bien malin si un jour on venait à nous supprimer ce droit. J'ai culpabilisé et je me suis remis à voter (Ah, il y a eu aussi parce que mon ex-femme était membre du conseil municipal, et que c'était mieux vu (!), s'il y avait une petite signature dans le registre en face de mon nom). Alors j'ai été voté. Blanc ou non. Ca dépendait.

Et si exprimer ma voix passait par le non-vote, par la non-reconnaissance de pouvoir des candidats qu'on me propose ?

A écouter ceux qui auront leur nom sur un bulletin de vote, ils auront 60 millions de priorité numéro 1. Ce sont des sur-hommes, des wonder-woman, qui vont réussir à tout nous promettre, juste par ce qu'ils savent mieux que les autres ce qui est bien pour nous.

Et ce n'est pas par ce qu'il y a plus de bulletins dans une boite avec un nom dessus plutot qu'un autre, que cela changera quelque chose.

Vu que cela n'a pas tellement changé les choses, par le passé.

On peut d'ailleurs se demander si le Président de la République n'a pas plus de pouvoir qu'en avait louis XIV ? C'est certainement un progrès d'avoir changer la règle de la désignation du N°1, en remplaçant l'hérédité et un droit divin à vie, par un suffrage universel laïque renouvelé tous les 5 ans. Mais dans les grandes lignes, le fonctionnement n'a pas beaucoup évolué. Trop de pouvoir dans les mains de trop peu de monde. Et le pouvoir de définir les règles et de les appliquer. Et on n'est pas à l'abri non plus d'élire un tyran.

J'enfonce le clou en citant Pascal Salin, "L'État n'a aucune justification morale ni scientifique, mais constitue le pur produit de l'émergence de la violence dans les sociétés humaines."

Je me réjouis de lire ici et là, qu'il y a de plus en plus de voix qui s'élèvent doucement pour l'émergence de systèmes décentralisés et auto-organisés. Certes, l'alternative n'a pas encore été trouvée, elle reste à inventer, et j'aime l'idée qu'elle soit plus expérimentale, moins dogmatique et surtout beaucoup plus partagée.

Ce sera un réel défi que d'en établir les règles.

Qui va s'y coller ?

Y-a-t-il un volontaire dans la salle ?

Quelqu'un veut-il se présenter ?

Allez, j'arrête de délirer pour enchaïner sur le dernier (et le premier d'ailleurs) album de Wax Tailor avec lequel je tue l'après midi du samedi.

Le single Que Sera a eu droit à quelques passages sur Nova (grâce à cela que j'ai découvert cet album d'ailleurs). C'est bien ficelé, des arrangements triphop comme il faut, très léger, du violon, de la trompette, ca s'écoute tout seul. C'est rap, soul, hip-hop, downtempo, R'n'B, ca ne ressemble à rien d'autre.

Beaucoup de références cinématographiques (l'auteur est un féru de cinéma): woody allen, alfred hitchcock, stanley kubrick, ça s'écoute comme une BO. Ce n'est pas fatiguant du tout, ca réchauffe et ca berce, et c'est idéal un après-midi d'hiver.

Il parait que le prochain album doit sortir très bientot. Une bonne raison de se réjouir pour cette nouvelle année qui commence !

++

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